Je te partage une ITW faite par Emma sur le pourquoi de mon parcours, belle lecture !
Lorsque j’ai créé le blog Ton Corps te parle, ce qui me faisait vibrer bien davantage encore que la publication d’articles santé/bien était l’idée de donner régulièrement la parole à des accompagnants, des guides, des soignants, des thérapeutes œuvrant pour la santé holistique. Des personnes au parcours inspirant, à même de nous aider sur notre chemin de vie.
Pour ce premier entretien, j’ai le grand plaisir d’accueillir Cynthia, naturopathe et professeure de yoga, créatrice du site En Quête d’une vie saine, qui propose des accompagnements personnalisés pour les personnes souffrant de troubles alimentaires.
J’espère de tout cœur que vous apprécierez autant que moi cette belle rencontre
Bonjour Cynthia !
J’ai eu la grande chance de découvrir ton univers il y a bientôt deux ans, à mes débuts sur Instagram, et je suis tombée sous le charme de ta douceur ainsi que de la pertinence de tes propos. Tes partages sur ton compte sont très précieux, généreux ; tu offres beaucoup de clés pour nous aider à prendre soin de notre santé, nous mettre à l’écoute de notre corps.
Etant naturopathe et professeure de Yoga, tu as une approche des troubles alimentaires qui me parle profondément et que j’aimerais beaucoup partager ici. Mais avant cela, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours personnel ? Qu’est-ce qui dans ton histoire t’a menée à accompagner les personnes en difficulté avec leur alimentation et leurs émotions ?
Bonjour Emma, tout d’abord un grand merci pour tes mots et l’intérêt que tu portes à mes accompagnements.
J’ai moi-même souffert de TCA.
Enfant, j’étais très timide et dyslexique ; je ne voulais pas que l’on me remarque. Assez sportive petite, adolescente je l’étais beaucoup moins ! C’est l’âge d’être avec les copains, des sorties au McDo, les bonbons, les fêtes… Un « style de vie » qui m’a fait prendre quelques kilos et sans même m’en rendre compte je pesais 84 kilos pour 1m69.
Essuyant les remarques et moqueries de mes camarades et de mes professeurs j’ai demandé à ma mère de suivre Weight Watchers (qu’elle suivait également à l’époque).
Je perdais, puis j’arrêtais et reprenais.
Et puis un nouveau régime sortait, je testais, je perdais et reprenais ainsi de suite essayant la plupart des régimes qui pouvaient exister.
Lorsque j’ai eu 18 ans je suis partie vivre chez mon copain de l’époque. Personne ne contrôlait ce que je mangeais et je suis tombée dans les travers des régimes.
Je m’affamais la semaine pour finir par craquer le week end.
Etant très gourmande cela était très difficile pour moi de me restreindre autant. Les choses ont donc évolué en crises d’hyperphagie puis en boulimie vomitive.
Suite à un incident je suis allée voir plusieurs professionnels.
À cette époque, on parlait peu des TCA. Les médecins que je voyais ne connaissaient pas grand-chose sur le sujet et il fallait voir plusieurs professionnels : un pour traiter le physique, un autre pour le psychique, encore un pour les hormones… Et l’esprit, on n’en parlait pas du tout. Le problème c’est que les médecins ne travaillaient pas en lien, entre eux ; je me suis sentie un peu comme une balle que l’on se refilait sans que personne ne sache vraiment quoi faire.
J’ai alors fait un long chemin par moi-même.
J’ai lu beaucoup de livres, tenté beaucoup de choses, fait beaucoup d’expériences, compris mes prises de poids (Syndrôme des ovaires polykystiques), mes blessures etc.
J’ai pratiqué la pleine conscience et le yoga : cela m’a beaucoup aidée.
En connaissant pas mal de choses sur le sujet et voulant à mon tour aider les personnes démunies face à leurs troubles, j’ai voulu m’orienter vers l’accompagnement de personnes souffrant de problèmes de poids. Ce que j’avais vécu devait servir une cause plus grande !
Je me suis d’abord orientée vers le BTS diététique. Mais dès le début du cursus, j’ai été déçue (programmes alimentaires uniformisés, avec quantités à respecter…) Tout ce que j’avais en horreur et que je ne voulais surtout pas infliger à ma clientèle.
Là où travaillait mon mari, exerçait un naturopathe. J’ai voulu en savoir plus sur ce métier, je l’ai alors consulté et j’ai pu lui parler de mon projet. Il m’a dit : « tout ce que vous me dites correspond fortement à l’état d’esprit de la naturopathie ».
Je me suis alors documentée, j’ai repéré une école de naturopathie à côté de chez moi et fait mes trois ans d’études. Il faut savoir également que dans nos études de naturopathie nous conseillons la pleine conscience et la pratique du yoga. Cela m’avait tellement aidé que j’ai voulu à mon tour en apprendre d’avantage sur cette discipline afin de la partager aux autres. C’est ainsi que j’ai effectué une formation de yoga 200h.
J’ai ensuite mis en place mon accompagnement et je suis devenue la thérapeute que j’aurais aimé rencontrer à cette période de ma vie, où je luttais contre mon corps et mon poids.
Sur ton site En Quête d’une vie saine, on peut découvrir tes accompagnements : l’un en coaching/naturo et l’autre en yoga. Pourrais-tu nous présenter le déroulé des séances que tu proposes, dans quel cadre tu consultes (cabinet/ à distance/ ateliers…) ?
Effectivement, je propose plusieurs accompagnements car nous sommes tous à un cheminement différent.
J’accompagne des personnes qui ont besoin de se sentir mieux dans leur assiette mais « ne savent pas » (ou plus) comment faire ou bien qui souffrent de problèmes digestifs et qui ne recherchent que ma casquette de naturopathe.
Les séances commencent toujours par une anamnèse ; c’est un questionnaire pendant lequel nous échangeons pendant plus d’une heure sur tous les aspects de leur vie.
Mon accompagnement est holistique donc j’ai besoin d’en connaitre un maximum sur les personnes qui viennent me consulter. Nous allons explorer leurs sphères émotionnelle, sociale, physique, psychique, leurs conditions de vie et leur environnement.
C’est alors que j’aborde plusieurs sujets, plusieurs pistes avec les différents outils que j’ai à ma disposition : naturopathie, coaching, les blessures de l’enfance, les fleurs de Bach, la pleine conscience, la méditation, l’hypnose, le yoga, etc.
Nous nous voyons toutes les trois semaines pour ensuite faire le point sur ce qui a fonctionné ou non, les challenges que l’on a mis en place, ce qui a été facile ou moins facile, etc.
Par ailleurs, je propose un accompagnement davantage destiné aux personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire avec un suivi plus poussé et régulier.
Grâce à mes formations en diététique comportementale et ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement) je vais aider les personnes à reprendre confiance en elles, à se reconnecter à leurs valeurs, à défusionner avec leurs croyances, … Main dans la main, nous allons avancer sur le chemin de la guérison.
Et seulement si les personnes le souhaitent, je peux les amener grâce à la pratique du yoga, à prendre conscience de leurs corps, calmer le stress et l’anxiété dont sont sujet les personnes souffrant de tca.
J’ai moi-même souffert d’anorexie de longues années et très clairement, le yoga, la naturo et l’ayurveda m’ont permis de beaucoup progresser sur mon chemin de guérison. J’ai pu découvrir ce qui était réellement bon pour moi, quelle alimentation adopter, quelle pratique corporelle privilégier… Non pas en fonction d’un idéal de poids mais de santé et de bien-être. C’est pourquoi je crois beaucoup aux approches « alternatives », aux médecines traditionnelles, qui nous aident à nous reconnecter au corps mais aussi à notre « Moi profond ».
Pourrais-tu nous livrer ton point de vue à ce sujet, et nous dire comment, selon toi, la naturopathie et le yoga peuvent être de véritables alliés pour se réconcilier avec son corps et son alimentation ?
Effectivement, la thérapie holistique, les médecines douces sont de formidables alliés qui amènent vraiment aux ressentis corporels, calment le mental, reconnectent au corps, permettent d’accepter et de vivre les émotions qui viennent, et de prendre soin de son être dans son entièreté.
Le yoga est un mode de vie holistique et donc parfaitement complémentaire avec la naturopathie. Ils permettent d’apporter de la vitalité au corps, de l’apaisement, du mouvement.
On vient nourrir notre être de plusieurs façons, en douceur, dans le respect de soi et des autres.
Le yoga c’est avant tout un cadeau que l’on se fait.
Selon ton propre vécu, mais surtout d’après ton expérience auprès des personnes que tu as accompagnées, aurais-tu quelques conseils ou pistes à donner aux personnes qui entretiennent un rapport conflictuels avec leur corps et qui peinent à sortir de l’engrenage des régimes ?
J’ai mis beaucoup de temps à sortir des TCA car je n’avais pas tous ces outils. Ce qui est important à mes yeux, c’est donc d’être accompagné. On se sent tellement perdu et seul ! Une écoute et une compréhension des troubles dont on souffre est essentiel. Sortir des TCA, de la culture des régimes demande beaucoup de patience, de lâcher prise, accepter que l’on va avancer et parfois reculer mais dans tous les cas, nous apprenons toujours quelque chose.
Ce n’est pas tant le but, la finalité, qu’il faut viser, tête baissée mais plutôt voir toutes les victoires que nous rencontrons sur le chemin de la guérison, avec patience, auto-compassion et entraide. Aller vers nos valeurs et vers ce à quoi on aspire.
Pour terminer quelles sont les trois valeurs qu’incarne En Quête d’une vie saine ?
Pas simple de n’en donner que trois !
Je dirais Ecoute, bienveillance, plaisir.
Merci infiniment Cynthia d’avoir ouvert ton cœur et les portes d’En Quête d’une vie saine ! Je suis persuadée que tes réponses apporteront de belles prises de conscience et donneront l’espoir aux personnes qui traversent une période difficile avec leur alimentation, leur corps et leurs émotions.
N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul et que demander de l’aide à un professionnel n’a rien de dévalorisant. Bien au contraire : c’est un cadeau que l’on se fait, lorsqu’on saisi les mains qui se tendent vers nous
Vous pouvez retrouver Emma sont compte instagram ici , n’hésitez pas à la suivre !!
Toutes les informations concernant ses accompagnements sont disponibles sur son site !